Les Compétences Sociales : Inspirer et d'influencer les autres (Pilier 5)
- Rodrigue
- il y a 2 jours
- 4 min de lecture

Nous y sommes ! Voici le point culminant de notre exploration de l'Intelligence Émotionnelle.
Nous avons appris à nous connaître (conscience de soi), à gérer nos tempêtes intérieures (maîtrise de soi), à trouver notre moteur (motivation intrinsèque) et à comprendre les autres et à nous connecter à eux (empathie). Mais à quoi servent toutes ces compétences si elles restent confinées à l'intérieur de nous-mêmes ? Le cinquième pilier, les Compétences Sociales, c'est l'intelligence émotionnelle en action. C'est le moment où tous les instruments de l'orchestre jouent ensemble pour créer une magnifique symphonie relationnelle.
Avez-vous déjà rencontré quelqu'un qui, en quelques minutes, vous fait sentir parfaitement à l'aise ? Qui sait apaiser une tension d'un simple mot ? Ou qui peut présenter une idée de telle manière que tout le monde a envie de le suivre ? Cette personne n'est pas juste "douée avec les gens". Elle maîtrise l'art des compétences sociales. Préparez-vous à devenir un architecte de relations.
1. Pour une connexion authentique il faut avoir courage d'être vulnérable
On pense souvent que pour connecter avec les autres, il faut être parfait, impressionnant, sans faille bref James, James BOND. La recherche de Brené Brown a prouvé que c'est exactement l'inverse. La connexion authentique ne naît pas de la perfection : elle naît de la vulnérabilité. La confiance ne se construit pas en disant "Regardez comme je suis fort", mais en ayant le courage de dire "J'ai fait une erreur", "Je ne sais pas", ou "J'ai besoin d'aide". C'est une preuve d'humilité. En tant que leader, lorsque vous montrez votre humanité, vous donnez la permission aux autres de faire de même. Vous créez un espace de sécurité psychologique, le terreau de la confiance et de l'innovation.
Un leader socialement compétent utilise son empathie pour trouver de vrais points communs, sa conscience de soi pour offrir des reconnaissances authentiques, et il crée des opportunités de collaborer sur un but commun. C'est ainsi qu'il bâtit un capital relationnel solide.
2. Faire preuve de diplomatie au quotidien
Le conflit est inévitable, les désaccords font parties des relations de groupe. Mais la destruction des relations est un choix. Les leaders socialement compétents ne fuient pas le désaccord ; ils le transforment en une opportunité de renforcer la relation et de trouver de meilleures solutions. Le secret ? Séparer la personne du problème. Le débat doit porter sur les idées, jamais sur les identités.
Kim Scott, dans son concept de la "Candeur Radicale", nous l'explique : l'excellence managériale se trouve à l'intersection de "Se soucier personnellement" et "Défier directement".
Si vous défiez sans vous soucier, c'est de l'agression.
Si vous vous souciez sans défier, c'est de l'empathie ruineuse.
La Candeur Radicale, c'est dire la vérité, même quand elle est difficile, mais d'une manière qui montre un profond respect pour la personne.
L'exemple d'Abraham Lincoln et son "Équipe de Rivaux" est éloquent. Son cabinet était en conflit permanent sur des questions vitales. Lincoln n'a pas cherché à faire taire le débat, il l'a encouragé, croyant que le frottement des idées produisait les meilleures décisions. Sa diplomatie consistait à s'assurer que le conflit restait sur le fond, pas sur la forme, protégeant ainsi l'ego de ses ministres pour qu'ils puissent continuer à collaborer.
Mini-exercice pour vous : La prochaine fois qu'un désaccord survient, essayez cette phrase magique pour changer la dynamique : "Ok, il semble que nous voyons les choses différemment. Comment pouvons-nous, ensemble, nous attaquer à ce problème pour trouver la meilleure solution ?" Cette simple phrase vous fait passer d'une position "Toi contre Moi" à une position "Nous contre le Problème". C'est un changement de jeu total.
3. Inspirer l'Action : Commencer par le "Pourquoi"
Enfin, la compétence sociale ultime : la capacité à inspirer les autres, à les rallier autour d'une vision. Mais comment le faire de manière éthique, sans manipuler ?
L'auteur Simon Sinek nous a donné la clé avec son concept du "Cercle d'Or" : Commencez par le Pourquoi (Start With Why).
Sinek explique que les leaders qui manipulent se concentrent sur le "Quoi" (voici ce que nous faisons) et le "Comment" (voici comment nous le faisons). Les leaders qui inspirent commencent par le "Pourquoi" : la cause, la mission, la croyance qui les anime.
Le "Pourquoi" parle directement à notre cerveau limbique, le siège de nos émotions et de nos décisions. Quand vous communiquez le but d'un projet avant les tâches, vous ne donnez pas des ordres, vous lancez une invitation. Vous ralliez les gens à une cause, pas à un plan. C'est la différence entre la contrainte et l'engagement.
C'est exactement ce qu'a fait Satya Nadella chez Microsoft. Il n'a pas dit : "Nous devons changer notre culture pour faire plus de profits". Il a partagé une nouvelle mission, un nouveau "Pourquoi" : "Donner à chaque personne et chaque organisation sur la planète les moyens de réaliser ses ambitions". C'est cette vision inspirante qui a mobilisé 125 000 personnes et transformé l'entreprise.
Votre mission cette semaine : Commencez une conversation importante avec une vision claire de votre "Pourquoi". Que ce soit pour un nouveau projet ou une simple tâche, expliquez la raison d'être avant de parler de l'action.
Le leadership, ce n'est pas être le plus intelligent dans la pièce ; c'est être celui qui est le plus connecté aux autres.
Crédit photo : Image de freepik




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